Ib MELCHIOR
(1917- )
Ib Melchior est né au Danemark en 1917
, arrivé comme acteur aux Etats-Unis il réalisa aprés
la guerre plus de 500 émissions de télévision
. A partir de la fin des années 50 il se met à écrire
des scénarios de films série B de SF et les réalise
en partie :
- Death Race 2000 (1975) (script et réalisation)
- Ambush Bay (1966)
- Terrore nello spazio (1965) ... ou Planet
of Blood
- The Time Travelers (1964)
- Robinson Crusoe
on Mars (1964) (script)
- Journey to the Seventh Planet (1962)
- Reptilicus (1961)
- The Angry Red
Planet (1959)
En 1998 on le retrouve adjoint technique sur
le film "Lost in Space". Contrairement à beaucoup de cinéastes,
c'est à la télévision que vous avez fait vos
débuts ? En fait, j'étais metteur en
scène de théâtre, au Radio City Music Hall,
à New York, lorsqu'en décembre 1945 on me proposa
de travailler pour la télévision. C'était un
moyen d'expression nouveau, et j'ai tout de suite pensé qu'il
serait intéressant d'y travailler. Mais je n'y connaissais
rien, le seul domaine que je connaissais était celui des
acteurs et j'en devins un. Cela me permit de me familiariser avec
la technique, et je devins bientôt réalisateur associé
chez CBS, avant de mettre moi-même en scène plusieurs
shows, pour CBS et NBC. Et au milieu des années cinquante,
lorsque la télévision abandonna le direct, je partis
pour Hollywood, puisque c'était là qu'étaient
tournés la plupart des films. Mais en 1956, les syndicats
ne permettaient pas à un réalisateur de télévision
de tourner un film. La seule solution était de trouver un
producteur qui assurait que vous étiez le seul capable de
réaliser son film ! A ce moment-là, vous deveniez
membre du syndicat et il n'y avait plus de problème. C'est
ainsi qu'entendant parler d'un producteur qui avait des problèmes
avec un scénario, j'allai le trouver. En échange de
l'écriture de son histoire, il me promit de me donner le
film à réaliser. C'était en 1959 et le film
devait s'appeler The Angry Red Planet.
Quel était le budget de vos films
? Aux environs de deux-cent-cinquante mille dollars.
Le plus élevé fut celui de Robinson Crusoe on Mars,
qui était d'un million et demi de dollars. The Time Travellers
fut bouclé pour deux-cent-vingt mille dollars : il nous fallait
davantage d'imagination que nous n'avions de dollars...
Nous ne connaissons aucun de vos films
en France, à l'exception de Robinson Crusoe on Mars. Pouvez-vous
nous dire quelques mots de chacun d'entre eux ? The Angry Red Planet voyait des cosmonautes
visiter Mars, et revenir sur terre porteurs d'une mystérieuse
maladie, qu'ils finissaient par vaincre. Le film appartenait à
la série des BEM (Bug Eyed Monster). Mes préférences
personnelles ne me portent pas vraiment vers la science-fiction
de BEM, mais c'était mon premier film et je dus bien ajouter
des monstres martiens. Reptilicus
et Journey to the Sevenih Planet furent
écrits par mes soins, d'après des histoires du producteur,
Sidney Pink, qui les tourna au Danemark.
Malheureusement, les Danois étaient assez inexpérimentés
dans le domaine des effets spéciaux, Sidney Pink débutait
lui aussi dans la réalisation et les films sont plutôt
maladroits. De plus, Sidney Pink retravailla les scénarios
au Danemark, sans que j'en sache rien, et les modifications qu'il
leur apporta ne sont pas forcément des améliorations.
Reptilicus racontait la découverte
en Laponie de restes d'un reptile préhistorique. Le monstre
finissait par se régénérer et détruisait
Copenhague! Journey to the Seventh Planet
voyait une expédition partir sur une planète
sur laquelle des radiations avaient été détectées.
Elle y rencontrait une forme de vie, qui avait le pouvoir de créer
physiquement, de concrétiser en quelque sorte, tout ce qu'elle
détectait dans le cerveau humain : si bien qu'une réplique
idéale de la terre était créée, à
partir des souvenirs des membres de l'expédition.
Contrairement à la plupart des productions
de cette époque, vos films paraissent toujours empreints
d'un souci de recherche visuelle. Est-ce une volonté personnelle
de votre part, ou bien est-ce dû à la personnalité
de vos chefs opérateurs, Stanley Cortez ou Vilmos Zsirmond
notamment ? J'ai toujours essayé de combiner
les scènes tournées en studio avec des extérieurs
proches par leur grandeur et leur aspect irréel des paysages
extraterrestres. Comme son nom l'indique, le film est image avant
d'être son, et j'ai toujours accordé beaucoup d'importance
à l'aspect visuel de mes films, ce qui explique que j'ai
toujours choisi des chefs opérateurs de premier plan. En
outre, je possède ici un fichier photos dans lequel on trouve
des clichés de tous les paysages un peu étranges des
environs d'Hollywood. Ainsi, j'ai écrit le scénario
de Robinson Crusoe on Mars en fonction
des décors que j'avais déjà repérés
et choisis. Pour The Time Travellers, j'ai utilisé un ancien
champ de lave.
Vous avez réalisé quelques
shows de science-fiction à la télévision, comme
Tom Corbett Space Cadet, et Men into Space, dont certains épisodes
étaient tournés en direct. Pouvez-vous nous parler
de cette expérience ? Tom
Corbett Space Cadet était un show de la CBS, programmé
trois fois par semaine. Tom Corbett était un jeune cadet
de l'Académie TerreEspace, en l'année 2350. L'Académie
le préparait à devenir un des Gardes Solaires chargés
de maintenir la paix dans le système solaire. I1 se déplaçait
donc dans astronefs à propulsion atomique. Les différents
épisodes montraient la lutte menée en faveur de la
paix. Ils étaient tournés en direct et nous nous heurtions
à des problèmes inouïs. Ainsi pour montrer Tom
Corbett réparant son vaisseau spatial, nous photographions
l'acteur devant un fond noir, et utilisions pour le vaisseau une
maquette de trente centimètres de long, que nous agrandissions
sur le fond noir, de sorte que l'on ait l'impression de voir le
personnage marcher à l'extérieur pour effectuer les
réparations. Cela demandait bien sûr des répétitions
interminables et une extrême minutie dans le placement de
la caméra. Et nous n'avions pour cela que deux jours entre
chaque show ! Tom Corbctt était interprété
par Frankie Thomas. Il y avait aussi Michael Harvey, Jeanne Murdlin...
Men into Space était produit par
ZIV-TV. Le personnage central était un colonel, incarné
par William Lundigan, qui explorait les planètes. Mais la
véritable exploration spatiale dépassa bientôt
la fiction de la série, qui fut alors arrêtée.
La plupart des épisodes furent tournés par Herbert
Strock. Les effets spéciaux étaient remarquables.
J'étais seulement scénariste.
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