HIMMELSKIBET  (1918)                

	< Le Professeur Planetaros (Nicolai Neiiendam) astronome Avanti Planetaros (Gunnar Tolnaes) capitaine de marine >
	< Le Sage martien (Philip Beck) sa fille Marya (Lilly Jacobsson) >
	< Dr. Krafft (Alf Bluetecher) scientifique, ami d'Avanti Corona (Zanny Petersen) soeur d'Avanti >
	< David Dane (Svend Kombeck) mécanicien Un russe, menbre de l'équipage >
	< Professeur Dubius (Frederik Jacobsen) Un prêtre martien (Alfred Osmond) >
	< Un citoyen martien

Le capitaine Avanti Planetaros rentre d'une expédition scientifique maritime d'un an. Il est accueilli au port par son pére, sa soeur  Corona, son ami le Dr.Krafft et un collégue de son pére le professeur Dubius. Avanti se prend de passion pour l'aviation et encouragé par son pére astronome, demande à son ami Krafft de construire un engin capable de voyager jusqu'à Mars. Annoncant sa décision à son pére en présence de Dubius, celui-ci se moque ouvertement de lui.
Deux ans plus tard, le vaisseau nommé Excelsior est terminé et Avanti presente à la Société scientifique danoise son projet  et aussi pour recruter des hommes intrépides pour l'aventure. Avanti annonce qu'il a découvert le moyen de propulser l'engin à 12000 km par heure. Dubius, présent, en profite pour dénigrer le projet. Malgré ses sarcasmes, de nombreux volontaires s'engagent comme Dane l'américain et un russe. Avanti se déclare prêt à sacrifier sa vie pour la réussite du projet. La veille du départ aprés le verre de l'amitié, pendant qu'Avanti médite sur le voyage sous le portrait de Christophe Colomb, Krafft et Corona échangent un baiser.
Le lendemain à l'aube, l'Excelsior s'envole pour Mars et l'équipage prend son premier repas à bord. Avanti porte un toast à leur réussite.
Six mois plus tard, dans l'espace sombre et inquiétant, l'humeur de l'équipage est en berne. Dane se met à boire et fomente une mutinerie avec l'équipage desespéré. Averti par le voyageur russe, Avanti et Krafft se préparent  au pire. Au même moment sur Mars, l'approche de l'objet volant inconnu est observé avec attention, le grand et sage dirigeant de la planète décide d'accélerer l'arrivée du vaisseau. Sur l'Excelsior les hommes en viennent aux mains quand Krafft indique que la vitesse a été multiplié par dix. Avanti annonce que Mars est tout proche ce qui calme les mutins. Pendant que l'Excelsior plonge dans l'atmosphére martienne, l'équipage sort les masques à oxygéne et s'arnachent pour la sortie (sans oublier armes et grenades). Krafft ayant ouvert l'écoutille, s'aperçoit que l'air martien est respirable et avertit Avanti qu'il n'est pas besoin d'oxygéne.
A l'amarsissage du vaisseau, l'équipage découvre que tous les martiens se sont réunis pour les recevoir. Le grand sage s'adresse à eux  dans une langue que les terriens comprennent sans difficulté (le language universel), les martiens ont observé depuis des milliers d'années la Terre,  il  offre à Avanti un globe terrestre avant de les inviter dans le jardin des nourritures. Là on sert des fruits aux terriens, Avanti hébahi propose à ses hôtes de gouter du vin et des conserves terrestres, l'alcool est refusé et à la question sur la provenance de la viande, Avanti tire son pistolet et abat une sorte de cygne martien ce qui n'avait plus été fait depuis des milliers d'années, les martiens deviennent menacants, prenant peur Krafft jette une grenade sur la foule tuant un jeune martien. Le Sage martien ordonne l'arrestation des terriens pour qu'ils expient leurs péchés dans la maison du Jugement. Marya, la fille du Sage martien, intercéde en faveur des terriens  pour pouvoir leur montrer leurs erreurs, les martiens aussi ont longtemps été dans le péché de la violence mais la sagesse a finalement triomphé et paix et bonheur régne à présent. Convaincus, les terriens déposent leurs armes aux pieds de Marya jurant de ne plus s'en servir, c'est alors que le mort martien se reléve liberant Krafft de sa culpabilité.
A la sortie de la maison du Jugement, ayant expiés on habille Avanti et Krafft des capes (blanches) de l'Innocence et on les laisse libres de se promener tout à loisir dans ce jardin paradisiaque qu'est Mars ou tout est beau et propre. Marya invite Krafft à assister à la danse de la Chasteté, celui-ci tombe sous ses charmes  purs et innocents (par comparaison à ceux de la Terre) et demande à Marya d'être son épouse. Celle-ci lui demande de dormir seul sous l'arbre des Songes pendant qu'elle se reposera dans la forêt de l'Amour. Pendant ce temps sur Terre, c'est l'hiver, le professeur Planetaros et sa fille se soutiennent dans l'attente malgré les articles de journaux  pessimistes sur le sort de l'expédition. Bien que séparés, Avanti et  Marya font le même rêve. Celle-ci accepte de devenir son épouse.
Sur Terre Corona pense avec nostalgie à Krafft tandis que celui-ci sur Mars se desespére devant les astronomes martiens, ceux-ci décident d'adresser un signal à la Terre. Chaque soir, le télescope du Professeur Planetaros est pointé sur Mars or une nuit sept points lumineux apparaissent à sa surface dessinant l'aspect de la constellation Corona prévenant ainsi la famille que les terriens sont vivants. Sur Mars, Krafft  impatient de retourner sur Terre presse Avanti d'accepter mais celui-ci ayant trouvé l'âme soeur  souhaite rester avec Marya. Krafft retrouve l'équipage et leur annonce le retour, Dane lui avoue qu'il est devenu un homme meilleur et qu'il quitte à regret Mars. Marya voyant qu'Avanti se languit de la Terre, accepte de l'accompagner dans ce voyage sans retour pour elle mais auparavant elle va demander son consentement à son pére. Celui-ci lui oppose que la Terre a des milliers d'années de retard sur Mars mais Marya lui propose d'être son messager pour éclairer les terriens. Le Sage martien accepte et bénit leur union tandis qu'il décide que son temps est venu de retrouver ses chers disparus dont la mére de Marya dans l'Ile des Morts.
Sous les brassées de fleurs et les chansons du peuple martien, l'Excelsior s'envole vers la Terre. Sur Terre les soucis et l'inquiétude ont mis à mal le Professeur Planetaros sans compter la mechanceté de Dubius à lui rapporter les mauvaises nouvelles, Planetaros envisage même de se suicider quand un message télégraphique annonce que l'Excelsior a été aperçu arrivant à grande vitesse. Dubius est chassé de chez Planetaros. En vue de la ville, l'Excelsior est pris dans un terrible orage, l'équipage est terrifié et certain que sa fin est proche, seul Dane est confiant car la présence de Marya à bord  garantit leur sauvegarde, en effet  le soleil perce les nuages tandis que le fourbe Dubius est frappé par la foudre. C'est un accueil triomphal qui attend les intrépides explorateurs à l'atterrissage. Krafft retrouve sa bien-aimé Corona et  Avanti promet bonheur et amour à Marya.

Extraits YouTube:
http://www.youtube.com/watch?v=5BBCWeu7bjA&NR=1

http://www.youtube.com/watch?v=6EzkCU4_vnk&NR=1

D'autres images du film

Himmelskibet (A 14 millions de lieues de la Terre) passe pour être le premier grand space opera de l'histoire du cinéma. Cette fois, il ne s'agit plus d'une bande de quelques minutes mais d'un vrai long-métrage de plus d'une heure trente contant le voyage dans l'espace d'un vaisseau, l'Excelsior, construit par le professeur Planetaros et dirigé par son fils, le capitaine Avanti Planetaros. Après pas mal de difficultés (causées, entre autre, par la lassitude de l'équipage, à deux doigts de se mutiner) et au bout de plusieurs mois, le vaisseau se pose sur Mars où vit un peuple pacifique, végétarien (ils ne boivent pas d'alcool) et haïssant la guerre. La fille du chef de ce peuple accepte de raccompagner les Terriens chez eux pour y délivrer un message de paix et apprendre aux hommes à s'aimer entre eux.
En fait, Himmelskibet est surtout un film pacifiste réalisé trois ans après le début de la Première Guerre mondiale, à un moment où nul ne pouvait dire quand ce conflit prendrait fin. La S.F. y sert seulement de prétexte à une fable aux intentions louables, ce qui n'est déjà pas si mal...
(Daniel Riche)

"...Holger-Madsen poursuivit son abondante production.  Son plus grand effort fut Himmelskibet (Le Vaisseau du ciel), titre français : A 14 millions de lieues de la Terre, qui fut sans doute la dernière très grande mise en scène danoise. Le critique français Lionel Landry, y voyant le souvenir des sagas, écrivait :
"Sauf que le Drakken des anciennes légendes devient un aéroplane qui traverse l'éther et que les grèves merveilleuses sont celles de la planète Mars où habitent des peuples doux et pacifistes, végétariens et antialcooliques, et de blondes Gretchen dont l'une retourne avec le héros à son foyer. La photographie est bonne. Il y a notamment un ogre extrêmement réussi."
Le producteur Ole Olsen avait participé à cette adaptation d'un roman de Sophus Michaelis qu'interprétaient Gunnar Tolnaes, Lily Jacobsson, Alf Blütecher et Zanny Petersen. Le film abondait en ingénieux truquages et en très beaux éclairages. Son clou était l'arrivée des passagers du vaisseau du ciel sur la planète Mars, où les accueillaient des sortes d'anges nègres sonnant de la trompette. Il y a dans la photographie et la mise en scène de cet épisode un sens aigu du grand spectacle et de la composition, qui n'est pas sans annoncer les efforts ultérieurs de Fritz Lang. Ole Olsen avait fait pour Himmelskibet un énorme effort. Les cachets des artistes dépassèrent cent mille couronnes. Mais le succès commercial ne répondit pas à cet effort. L'envol de ce Vaisseau du ciel coïncidait avec la mise en train du grand trust U.F.A. qui avait arraché à la Nordisk son circuit de cinémas allemands, base de sa puissance. Les beaux jours du cinéma danois se terminaient..."

Georges Sadoul - Histoire générale du Cinéma - tome 4 - 1952-1974 (p.438-440)

J'ai enfin pu voir ce film trés intéressant non seulement du point de vue martien mais de celui historique des débuts du cinéma SF. L'institut du film danois le propose en version restaurée sur DVD. Himmelskibet
L'influence des feuilletons de Louis Feuillade se retrouve dans l'apparence des héros terriens, tout de cuir noir vétus.

 
 
Cette scéne (au verso du DVD) n'est pas visible dans le film, fortement inspirée par la guerre 14-18 et ses attaques au gaz Ypérite, bien que le film soit un plaidoyer pour le pacifisme.

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